Quels sont les plus petits et les plus grands gardiens de but de football ?

Gardien de but, ce poste si particulier qu’on oublierait volontiers lors des schémas tactiques (4-3-3 ; 3-5-2..) mais dont on se rappelle toujours son existence en cas de « boulettes ». Hugo Lloris qui occupe ce poste au haut niveau depuis maintenant plus de 15 ans déclarait : « un gardien n’a pas besoin d’être immense pour jouer au haut niveau ». Lui qui mesure 1m88 ne figure effectivement pas parmi les plus « grands » du championnat anglais et certains auraient même fait l’impasse sur son recrutement prétextant quelques centimètres de déficit… Et ce, 18 ans seulement après que Fabien Barthez (1m79) ait quitté Manchester United.

Loin de l’action, le dernier rempart est enclin à la solitude par rapport au reste de l’équipe. Un poste où, pour bon nombre d’entre eux, ont été mis des bâtons dans les roues dès les détections, en raison de leur taille. Jugée rédhibitoire pour beaucoup de recruteurs, ils sont pourtant quelques-uns dans le monde du football à avoir fait carrière.

Le top 5 des plus petits gardiens de l’histoire :

• Jorge Campos, 1m68. Gardien de but -et attaquant à l’occasion- aux tenues folkloriques, il aura tenu les cages du Mexique aux Mondiaux 94 et 98.
• Frantisek Planicka, 1m72. Footballeur tchécoslovaque, évoluant au poste de gardien de but dans les années 1920 et 1930, il n’aura connu qu’un seul club ; le Slavia Prague.
• Jean-Luc Ettori, 1m73. Plus de 700 rencontres disputées pour l’AS Monaco et 9 sélections avec l’Équipe de France, de 1975 à 1994.
• Jérémie Janot, 1m76. Sa longévité à l’ASSE plaide en sa faveur, celui qui était autrefois sunommé « Spider-Janot » aura enfilé les gants (et tantôt un costume de super-héros) à 420 reprises au sein de l’élite, de 1996 à 2013.
• René Higuita, 1m76. Le fantasque colombien aux 68 sélections de 1987 à 1999 n’hésitait pas à errer hors de sa surface pour tirer les coup-francs et pénaltys de son équipe.

Il existe donc des exceptions… Petits par la taille et reconnus comme grands par leur talent, durant leur carrière et jusqu’aujourd’hui. Mais ils sont de moins en moins nombreux au fil des décennies, laissant place aux grands gabarits.

Le top 5 des plus grands gardiens de l’histoire :

• Kristof Van Hout, 2m08 pour 110kg. Le plus grand gardien du monde aura effectué la majeure partie de sa carrière dans le championnat belge.
• Costel Pantilimon, 2m03. Champion d’Angleterre à deux reprises avec Manchester City, en 2012 et 2014.
• Vanja Ivesa, 2m05. Outre sa taille, il est devenu, en 2018, le joueur le plus âgé à avoir joué dans la première ligue croate de football.
• Tonny Brogaard, 2m06. Il aura effectué l’intégralité de sa carrière dans le championnat danois, conclue en 2015.
• Thibault Courtois, 2 mètres. Actuel gardien du Real Madrid et peut-être le meilleur gardien de la saison 2022-2023. À vous d’en juger.

Grand, automatiquement meilleur ?

À côté des colosses listés ci-dessus, Manuel Neuer culmine « seulement » à 1m93. La question se pose à savoir s’il est pour autant nécessaire d’être grand par la taille afin d’être bon sportivement. En effet, ce serait faire preuve de naïveté que d’affirmer qu’un Jorge Campos pourrait évoluer sans contrainte de nos jours… Cependant, parmi les 5 plus longs, seuls Pantilimon, et évidemment Courtois, se distinguent.

Le football se révélant de plus en plus rapide et athlétique, les spécificités requises chez les gardiens de but sont donc différentes de l’ancien-temps. Dès lors, ils se doivent d’être plus réactifs ou encore explosifs notamment pour aller au sol… En l’occurrence, le centre de gravité bas est un point qui avantagerait logiquement un gardien plus petit. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’Iker Casillas, Keylor Navas ou encore Claudio Bravo auront marqué cette dernière décennie de leur empreinte… Ajouté à un leadership qui sait mobiliser ses troupes, leur simple présence suffit à instaurer un rapport de force avec l’attaquant.

Enfin, un point où tout le monde se situe sur le même pied d’égalité, contrairement aux joueurs de champ, est de voir le jeu constamment de face et la possibilité, de ce fait, de rassurer ses défenseurs.

Quid du jeu au pied d’un gardien de but ?

Face à l’interdiction en 1992 de la prise du ballon à la main suite à une passe en retrait, les gardiens ont fait face à une révolution technique. Capter le ballon est une chose, le relancer proprement en est une autre. Arrivé à Manchester City en provenance du Benfica Lisbonne contre une somme avoisinant les 40M€, Ederson n’atteint pas le mètre 90 (1m88 exactement) ce qui ne l’empêche pas de se distinguer par son jeu au pied convenant parfaitement au style prodigué par Pep Guardiola. Ce dernier déclarant au passage que le portier Citizen détenait un meilleur jeu au pied que Victor Valdès (1m83) qu’il a eu sous ses ordres au FC Barcelone, jusqu’à se montrer indispensable à la formation catalane. En somme, c’est un facteur qui peut avoir une grande importance lors d’un recrutement, indépendamment de la taille.

En France, un poste plus facile d’accès aux « moins grands » ?

Les standards concernant le gardien de but en France semblent moins contraignants. Aujourd’hui dans le championnat de France, Jean-Louis Leca et Farinez, qui se partagent le poste au RC Lens, mesurent tous deux 1m80. Avec son mètre 84, Anthony Lopes perdure à l’OL malgré deux dernières saisons en demi-teinte et des critiques qui n’ont cessé d’être exprimées.
En revanche, Gautier Larsonneur a longtemps été étiqueté comme un gardien trop petit pour le plus haut niveau alors même qu’il était titulaire et performant au Stade Brestois. Du haut de son mètre 81, il a sans doute subi des réticences et un plafond de verre qui l’ont conduit progressivement à s’asseoir sur le banc des remplaçants.

Une chose est sûre, l’homme grandit et les critères exigés pour le poste de gardien de but évoluent en ce sens. De ce fait, en Angleterre les standards minimaux semblent désormais plus importants qu’en France. Quitte à faire parfois des erreurs sur sa ligne, être dominateur dans les airs et imposant semblent être la priorité.

Même s’il est clair que prendre une place importante dans sa surface peut permettre dans certains cas de prendre l’ascendant sur le tireur, ce ne sont pas les seuls atouts. En témoigne l’audace d’un Mickaël Landreau face à Ronaldinho, futur Ballon d’Or. Ainsi, si vous n’êtes pas grand par la taille mais que vous espérez toujours vous frayer un chemin vers le monde professionnel, inutile de tirer des conclusions à l’issue de cet article. Continuez de travailler à l’entrainement et de prendre du plaisir sur le terrain.

Kévin